Le retour du bétail en prairies

Avec le retour du printemps, le bétail est de retour dans les prés, participant à l’attrait des paysages wallons !

Quelques chiffres

En Wallonie, en 2021, près de 50% de la surface agricole utilisée (SAU) est occupée par des prairies permanentes (42%) ou temporaires (7,8%). Les prairies et l’élevage sont naturellement liées puisque 60% à 80% de la ration alimentaires des bovins wallons est constitué d’herbe conservée (foin, ensilage) en hiver et pâturée d’avril à fin octobre.

En Région wallonne, en moyenne, de 60% à 80% de la ration alimentaires des bovins est constituée d’herbe. Les ruminants (vaches, moutons et chèvres) sont les seuls animaux de ferme parfaitement adaptés à utiliser l’herbe pour couvrir leurs besoins et la transformer en lait, en viande, en cuir et en laine. Avec en bonus la production d’engrais organiques (fumiers et lisiers) nécessaire à la croissance des cultures. L’herbe est donc un aliment naturel et, dans notre région, bon marché pour les éleveurs et qui entre peu en concurrence avec l’alimentation humaine.

Source : Etat de l’agriculture wallonne

Les vaches en prairie ont-elles la même sensibilité aux températures que nous ?

En prairie, les bovins sont dans leur milieu naturel. Leur zone de confort thermique est totalement différente de la nôtre puisqu’ils ne sont pas gênés par des températures de l’ordre de -5 à -10°C. Ils sont par contre plus sensibles à la chaleur et au-delà de 25°C (si le taux d’humidité en d’environ 50%), ils subissent un stress thermique dû à des chaleurs excessives. Ce stress thermique est très important chez les vaches en lactation entrainant une baisse de la production laitière, une baisse de la prise alimentaire, une diminution du temps passé couché ou encore une baisse de la fertilité. C’est pourquoi, les épisodes de chaleur, et encore plus de canicules de ses derniers étés qui affectent énormément les vaches sont un sujet de préoccupation pour les éleveurs.

Il est toujours important que les vaches en prairies puissent se mettre à l’ombre sous des arbres ou le long des haies et qu’elles aient accès un de l’eau pour s’abreuver. En période de canicule, les vaches préfèrent souvent rester à l’étable qui est ventilée. De plus en plus d’éleveurs mettent également en place des systèmes de brumisateurs ou asperseurs pour rafraîchir le troupeau.

La prairie est fort abîmée, il n’y a pas beaucoup d’herbe, il me semble qu’il y a trop d’animaux !

La bonne gestion des prairies est techniquement difficile car l’éleveur doit tenir compte de nombreux facteurs et doit continuellement adapter sa gestion à l’évolution des conditions.

Les conditions climatiques influencent la croissance de l’herbe. Un printemps et un été secs entraînent un déficit en herbe dans les prairies. D’un autre côté, les sols deviennent engorgés s’il pleut trop, le passage des animaux créé des bourbiers et abime les prairies. Dans ces deux cas, l’éleveur va compléter la ration d’herbe par des fourrages soit en prairie, soit le plus souvent à l’étable lorsque les vaches rentrent le soir. Malgré tout, il est important pour le bien-être des vaches qu’elles sortent et puissent pâturer.

Le nombre d’animaux par rapport à la superficie de prairies d’une ferme (on parle de charge à l’hectare) est également un facteur important. S’il n’y a pas assez d’animaux par rapport à la quantité d’herbe disponible, ceux-ci vont choisir les herbes les plus tendres formant des zones insuffisamment pâturées où des espèces plus invasives peuvent prendre le dessus. Inversément, une prairie peut sembler surpeuplée parce que l’éleveur souhaite que les animaux broutent convenablement toute l’herbe. Lorsque l’herbe sera rase, il les changera de prairie afin de permettre à l’herbe de repousser. Il existe de nombreuses techniques de pâturage pour gérer au mieux le prélèvement et la repousse de l’herbe.

Nourrir les animaux en prairie

Il est important de rappeler que nourrir les animaux en prairie n’est généralement pas une bonne idée.

Voici quelques recommandations :

  • Les animaux en prairie sont des herbivores et leur donner des aliments qui ne font pas partie de leur régime alimentaire peut être dangereux pour leur santé.
  • Les animaux aiment le pain, les pommes, les carottes et les morceaux de sucre. Ce sont des friandises pour eux. Mais ces aliments sont mauvais pour leur santé. Tout comme l’excès de sucre est mauvais pour notre santé.
  • Les animaux peuvent se blesser gravement, voire mortellement, en ingérant des déchets de pique-nique : canettes de soda, plastiques, bris de verre. Il est important de ramasser tous ses déchets lorsqu’on se promène dans la campagne.
  • Certaines plantes et arbustes communs dans les jardins ainsi que les restes de tonte sont toxiques pour les herbivores. Si vous connaissez le propriétaire des animaux, demandez-lui si vous pouvez les nourrir, avec quoi et à quelle fréquence.

Pour en savoir plus, consultez nos dossiers :

Tout savoir sur l’alimentation des bovins

Que mangent les vaches, quelles sont les autres sources d’aliments, … ? Consultez notre dossier complet sur l’alimentation des bovins

Les impacts environnementaux des prairies en Wallonie