L’empreinte eau en élevage

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Une empreinte eau qui varie de 50 à 15.000 litres pour 1 kg de viande bovine ou de 3 à 1.000 litres pour 1 litre de lait. Pourquoi de telles différences en fonction des études ? Quelques explications !

Il existe plusieurs méthodes pour estimer la consommation d’eau nécessaire à la production de lait et de viande. Les variations entre celles-ci sont énormes et dépendent du mode de calcul (calcul de flux ou de consommation) et des paramètres pris en compte (eau de pluie (appelée eau verte) ou non). Les résultats vont de quelques litres d’eau à plusieurs milliers.

Les 2 méthodes principalement utilisées

  • Le Water Footprint Network utilisé la première fois en 2003. Son objectif est de calculer les flux d’eau virtuels des produits agricoles et non une consommation en eau.
  • Le projet de norme ISO 14046 indique qu’une empreinte en eau doit traduire un impact sur l’environnement au niveau qualitatif et quantitatif. On parle d’empreinte eau qualitative et d’empreinte eau consommative.

Le calcul de l’empreinte eau (Water footprint)  sépare le flux théorique d’eau en 3 catégories :

  • L’eau verte est l’eau de pluie qui tombe sur les surfaces agricoles et qui est absorbée par le sol, et utilisée pour la croissance des plantes et évaporée.
  • L’eau bleue est l’eau douce prélevée pour l’irrigation des cultures, abreuver les animaux et nettoyer les infrastructures de toute la chaîne alimentaire (fermes, industrie agro-alimentaire, …).
  • L’eau grise est l’eau nécessaire pour diluer les eaux usées produites tout au long de la chaîne alimentaire et revenir en-dessous des normes autorisées pour tous les polluants (à la ferme et dans l’industrie de transformation).

La méthode ISO 14046 (méthode de l’empreinte eau consommative) se base sur la consommation réelle d’eau nécessaire pour produire du lait ou de la viande et non pas sur des flux d’eau comme dans d’autres études plus anciennes.

Des référentiels de calcul difficiles à comparer

Il semblerait que l’approche « Water footprint » ne soit pas la méthode d’évaluation idéale pour évaluer l’impact de l’élevage sur les ressources en eau (Kouina et al., 2013). Les méthodes d’évaluation plus récentes de type ACV (analyse du cycle de vie) ne prennent généralement pas en compte l’eau verte (eau de pluie) dans leur calcul car elles considèrent que l’eau du sol (comme l’oxygène ou la lumière du soleil) est une propriété inhérente de la surface occupée. On ne « retire » pas cette eau du système en y retirant une production agricole. L’eau se dirigeant vers les cours d’eau, les nappes phréatiques ou l’atmosphère par évaporation.

Par ailleurs, il est aussi nécessaire d’objectiver les données en les rapportant au contexte wallon, notamment en ce qui concerne l’irrigation des cultures fourragères, très peu utilisées en Wallonie jusqu’à présent. L’irrigation est en effet assez rare en Wallonie.

Selon une étude réalisée par l’Institut français de l’élevage (IDELE) en 2015, voici les résultats des différentes méthodes pour la production de lait de vache :

15 000 L par kg de viande ? Petit calcul de l’eau consommée par un taurillon en Belgique

Pour un taurillon abattu à 2 ans (2*365 j) qui a une consommation d’eau d’abreuvement sur sa vie d’environ 25 000 L (on estime qu’il va boire entre 20 L et 60 L d’eau par jour en fonction de son âge et de son poids) et qui va produire presque 400 kg de viande donne:

25 000 / 400 = 62,5 L par jour.

Même s’il faut ajouter l’eau contenue dans les aliments et l’eau grise (nettoyage) utilisée lors de l’abattage et découpe de viande, on est bien loin de 15 000 L dans nos régions pour l’eau consommative d’un kg de viande de bœuf !

En conclusion