Il existe plusieurs méthodes pour estimer la consommation d’eau nécessaire à la production de lait et de viande. Les variations entre celles-ci sont énormes et dépendent du mode de calcul (calcul de flux ou de consommation) et des paramètres pris en compte (eau de pluie (appelée eau verte) ou non). Les résultats vont de quelques litres d’eau à plusieurs milliers.
Le calcul de l’empreinte eau (Water footprint) sépare le flux théorique d’eau en 3 catégories :
La méthode ISO 14046 (méthode de l’empreinte eau consommative) se base sur la consommation réelle d’eau nécessaire pour produire du lait ou de la viande et non pas sur des flux d’eau comme dans d’autres études plus anciennes.
Il semblerait que l’approche « Water footprint » ne soit pas la méthode d’évaluation idéale pour évaluer l’impact de l’élevage sur les ressources en eau (Kouina et al., 2013). Les méthodes d’évaluation plus récentes de type ACV (analyse du cycle de vie) ne prennent généralement pas en compte l’eau verte (eau de pluie) dans leur calcul car elles considèrent que l’eau du sol (comme l’oxygène ou la lumière du soleil) est une propriété inhérente de la surface occupée. On ne « retire » pas cette eau du système en y retirant une production agricole. L’eau se dirigeant vers les cours d’eau, les nappes phréatiques ou l’atmosphère par évaporation.
Par ailleurs, il est aussi nécessaire d’objectiver les données en les rapportant au contexte wallon, notamment en ce qui concerne l’irrigation des cultures fourragères, très peu utilisées en Wallonie jusqu’à présent. L’irrigation est en effet assez rare en Wallonie.
Selon une étude réalisée par l’Institut français de l’élevage (IDELE) en 2015, voici les résultats des différentes méthodes pour la production de lait de vache :
Pour un taurillon abattu à 2 ans (2*365 j) qui a une consommation d’eau d’abreuvement sur sa vie d’environ 25 000 L (on estime qu’il va boire entre 20 L et 60 L d’eau par jour en fonction de son âge et de son poids) et qui va produire presque 400 kg de viande donne:
25 000 / 400 = 62,5 L par jour.
Même s’il faut ajouter l’eau contenue dans les aliments et l’eau grise (nettoyage) utilisée lors de l’abattage et découpe de viande, on est bien loin de 15 000 L dans nos régions pour l’eau consommative d’un kg de viande de bœuf !
Face au changement climatique : comment l’agriculture fait partie des solutions ?