C’est la semaine mondiale de sensibilisation pour un usage prudent des antibiotiques en santé humaine, mais aussi en médecine vétérinaire, du 18 au 24 novembre 2022. L’occasion d’informer sur l’utilité des antibiotiques dans le monde agricole, la façon dont le secteur s’organise pour diminuer leur usage et l’importance des contrôles pour garantir la qualité des productions alimentaires.
Depuis les années 2000, l’opinion publique et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont pris conscience des risques liés à une utilisation trop fréquente et inadéquate d’antibiotiques (=AB). Chaque organisme vivant sur terre étant en interrelation permanente, la santé humaine, animale et environnementale ne forment qu’un tout : c’est ce qui est résumé par le concept « One Health ». Une stratégie mondiale a ainsi été engagée pour lutter contre la progression de la résistance bactérienne. Le secteur de l’élevage s’inscrit lui aussi dans cette stratégie.
Un agriculteur ne peut jamais administrer un médicament antibiotique de lui-même, ni même sans nécessité vétérinaire avérée.
En Belgique, depuis sa livraison au vétérinaire jusqu’au moment où il sera administré à l’animal, l’antibiotique est suivi à tout moment. Tout emploi d’antibiotique doit être enregistré dans une base de données centrale appelée SANITEL-MED.
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Pour éviter d’avoir des résidus d’antibiotiques dans la viande, les abats, le lait ou les œufs, on attribue un temps d’attente aux médicaments administrés aux animaux de rente. Le temps d’attente est le temps à respecter entre la dernière administration de médicaments et la collecte du lait et des œufs ou l’abattage. A l’issue de ce temps d’attente, la teneur en substances actives provenant du médicament est suffisamment basse pour être considérée comme inoffensive. Le temps d’attente est entre autres calculé en fonction de la Limite Maximale de Résidus (LMR). Cette LMR diffère, pour une même substance active, selon l’espèce animale ou le tissu concerné (viande, graisse et peau, foie, rein, lait et œufs).
Au niveau européen, la Commission Européenne s’est fixé pour objectif de réduire l’utilisation des antibiotiques dans l’Union européenne de 50 % d’ici 2030 (stratégie Farm to Fork). Entre 2018 et 2021, les 27 États membres de l’UE ont atteint une réduction de 18 %. Cela représente environ un tiers de l’objectif de réduction prévu pour 2030.
En Belgique, depuis 2011, on a enregistré une réduction de l’utilisation de (AMCRA) :
Ces résultats sont encourageants dans l’ensemble car ils montrent une nette amélioration depuis le lancement de l’AMCRA en 2011 et du plan Vision 2020 en 2014. Ils confortent l’ensemble des acteurs à continuer la lutte mondiale contre le phénomène d’antibiorésistance. Les acteurs ont décidé de poursuivre les efforts menés depuis plusieurs années et d’aller encore plus loin en définissant le plan Vision 2024 qui renforce les objectifs précédents et en identifie de nouveaux.
Le plan Vision 2024 vise la réduction maximale de l’usage d’antibiotiques, chez toutes les espèces animales et par tous les vétérinaires. Il prévoit de nouveaux objectifs de réduction à réaliser d’ici fin 2024 :
Un plan de 9 actions a également été définis pour atteindre ces objectifs. Il peut être consulté sur le site de l’AMCRA.
Le secteur de l’élevage belge se montre proactif et responsable sur cet enjeux essentiel de l’antibiorésistance tout en étant conscient qu’il reste du travail pour continuer à améliorer la situation et atteindre les objectifs fixés.
Si vous souhaitez vous engager pour une utilisation raisonnée des antibiotiques, inscrivez-vous sur le site : www.antibioticguardians.com
Que vous soyez patient, éleveur, vétérinaire, médecin, … vous y trouverez de nombreux conseils pour réduire votre consommation d’antibiotiques.
* la « zone d’alarme » représente les élevages ayant un usage d’antibiotiques significativement plus important que les autres élevages du même type et qui nécessite donc un accompagnement personnalisé renforcé.