Dans sa philosophie et selon le règlement européen [1], l’agriculture biologique a une approche intégrée de la santé. Cela veut dire que la prévention des maladies est fondée sur la sélection des races, les pratiques de gestion des élevages : la qualité des aliments pour animaux ; la liberté de mouvement ; une densité adéquate ; un logement adapté, le tout adapté à l’éthologie des animaux. L’objectif étant d’offrir les bonnes conditions de vie et d’hygiène pour éviter que l’animal ne tombe malade.
Cependant, si un animal est malade, il doit être immédiatement pris en charge pour éviter toute souffrance et une éventuelle contamination du troupeau. Les méthodes alternatives, que ce soit à base de plantes ou autres, stimulant l’immunité des animaux, doivent toujours être privilégiées par rapport au recours aux antibiotiques. L’utilisation préventive ou routinière en est interdite.
Des antibiotiques peuvent donc être utilisés. Leur utilisation doit être validée par un vétérinaire selon plusieurs modalités [2] et peut se faire uniquement si le recours à des produits phytothérapeutiques, homéopathiques ou autres est inapproprié.
Il est important de préciser que le délai d’attente avant toute commercialisation de produits issus de l’animal traité (lait, viande, oeufs, …) est doublé par rapport à la norme légale avec un minimum de 48 h.
Par exemple, dans le cas d’une mammite le producteur devra attendre 2 jours [4] avant de pouvoir commercialiser le lait d’une vache traitée par antibiotique. Dans le cas d’une pneumonie il devra attendre 30 jours [3] pour pouvoir commercialiser la viande issue d’un veau qui aura reçu un traitement antibiotique pour être soigné.
Au-delà de trois traitements médicamenteux (antibiotiques ou autres médicaments) sur 12 mois, ou un traitement si le cycle de vie est inférieur à un an, l’animal perd son statut bio.
« L’utilisation d’antibiotiques se fait principalement pour des problèmes de diarrhées chez le veau ou de mammites chez les vaches laitières. Quand cela arrive j’évalue d’abord la gravité de la situation et applique différentes méthodes naturelles : des huiles essentielles ou de la phytothérapie. Si la situation s’aggrave j’appelle le vétérinaire qui vient et prescrit si nécessaire (et après analyse) l’utilisation d’antibiotiques. »
Bernard Convié – Ferme de Jambjoule
La réponse est donc, parfois, mais uniquement lorsque d’autres alternatives ne sont pas possibles.
[2] Le livret sur la réglementation de l’élevage bovin en Wallonie de Biowallonie, p.18-19
[3] Ce délai peut être différent en fonction des antibiotiques utilisés. 48h pour le cas où le traitement ne nécessite pas de délai d’attente. La règle : confirmer le diagnostique par un antibiogramme pour utiliser le médicament adéquat. Respecter les délais d’attente en doublant celui-ci par rapport au délai prescrit par la posologie
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