En 2024, un cycle d’activités lancé dans le cadre de la « Vision 2024 » de l’AMCRA, la deuxième Convention antibiotiques et le Plan d’Action national One-Health contre la résistance aux antimicrobiens, s’est clôturé. Plusieurs indicateurs utilisés pour monitorer l’évolution de l’usage des antibiotiques et de l’antibiorésistance chez les animaux en Belgique montrent des signaux positifs.
Parmi les quatre objectifs de réduction de l’usage des antibiotiques, trois ont été atteints et la résistance aux antibiotiques diminue chez les animaux producteurs de denrées alimentaires. Le pourcentage des exploitations ayant une utilisation élevée d’antibiotiques a également diminué dans tous les secteurs monitorés.
Résultats obtenus en 2024 par rapport à 2011
La résistance aux antibiotiques est une menace pour la santé publique et animale. Des efforts multiples sont réalisés afin de préserver l’activité des antibiotiques à l’échelle nationale et internationale. En Belgique, le secteur animal a pris des engagements qu’on retrouve dans la « Vision 2024 » de l’AMCRA, la deuxième Convention antibiotiques et le Plan d’Action national One-Health contre la résistance aux antimicrobiens.
Le secteur de l’élevage belge se montre proactif et responsable sur cet enjeux essentiel de l’antibiorésistance tout en étant conscient qu’il reste du travail pour continuer à améliorer la situation et atteindre les objectifs fixés dans la « Vision 2030 » de l’AMCRA.
Il ne faut pas relâcher les efforts et de nouvelles mesures seront nécessaires pour accompagner tous les acteurs concernés vers un usage réduit, prudent et rationnel des antibiotiques, y compris dans le secteur des animaux de compagnie et des chevaux. Dans cette optique, l’AMCRA a publié son plan, la « Vision 2030 » qui prolonge et renforce les objectifs de la « Vision 2024 ». La lutte contre l’antibiorésistance restant un enjeu primordial de santé humaine, animale et environnementale (approche « One World, One Health, One Welfare »).
L’AMCRA suit également le nombre d’utilisateurs en zone d’alarme en fonction des différentes espèces. Il s’agit d’exploitations caractérisées par une utilisation structurellement élevée d’antibiotiques. L’objectif est de réduire leur nombre en dessous de 1 % dans chaque espèce monitorée. C’est déjà le cas pour certaines espèces et est un objectif des prochaines années pour les autres espèces.
Afin de souligner l’ambition que les démarches entamées soient poursuivies et les efforts déployés élargis à tous les secteurs, y compris celui des animaux de compagnie et des chevaux, l’AMCRA a publié sa « Vision 2030 », qui définit les objectifs et les actions clés pour un usage durable et rationnel des antibiotiques chez les animaux en Belgique jusqu’en 2030. La « Vision 2030 » a été établie avec une approche « One World, One Health, One Welfare », afin d’améliorer la santé humaine, des animaux et de l’environnement, et une attention particulière pour la durabilité de l’élevage, aujourd’hui et dans le futur.
Un agriculteur ne peut jamais administrer un médicament antibiotique de lui-même, ni même sans nécessité vétérinaire avérée.
En Belgique, depuis sa livraison au vétérinaire jusqu’au moment où il sera administré à l’animal, l’antibiotique est suivi à tout moment. Tout emploi d’antibiotique doit être enregistré dans une base de données centrale appelée SANITEL-MED.
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Pour éviter d’avoir des résidus d’antibiotiques dans la viande, les abats, le lait ou les œufs, on attribue un temps d’attente aux médicaments administrés aux animaux de rente. Le temps d’attente est le temps à respecter entre la dernière administration de médicaments et la collecte du lait et des œufs ou l’abattage. A l’issue de ce temps d’attente, la teneur en substances actives provenant du médicament est suffisamment basse pour être considérée comme inoffensive. Le temps d’attente est entre autres calculé en fonction de la Limite Maximale de Résidus (LMR). Cette LMR diffère, pour une même substance active, selon l’espèce animale ou le tissu concerné (viande, graisse et peau, foie, rein, lait et œufs). Des échantillons sont prélevés sur la viande et les produits animaux dans la chaîne alimentaire pour s’assurer que les produits commercialisés respectent ces normes.
Vous souhaitez en savoir plus sur l’utilisation des antibiotiques en élevage, leur utilité dans les troupeaux, l’approche de l’agriculture bio sur cette thématique… Consultez notre dossier complet sur l’élevage et la lutte contre l’antibiorésistance.
AMCRA – à propos de l’AMCRA (centre de connaissances concernant l’utilisation des antibiotiques et de l’antibiorésistance chez les animaux)