Depuis octobre 2020, on entend à nouveau parler de cas de grippe aviaire. Un foyer hautement pathogène de type H5N5 vient d’être détecté dans un élevage de volailles de chair. Ce virus représente une catastrophe économique potentielle pour les éleveurs professionnels de volailles. C’est aussi un danger de maladie, voire de mortalité pour les oiseaux et volailles des particuliers. Par contre, il n’ y a pas de danger pour l’homme. Il peut en toute confiance continuer de manger des produits issus des volailles, que ce soit les oeufs ou la viande.
La grippe aviaire, aussi appelée « influenza aviaire », est une infection issue du virus de la grippe, qui touche les oiseaux sauvages, les oiseaux domestiques et les oiseaux d’élevage. Il s’agit d’un virus influenza de type A. Ce virus est hautement transmissible entre les oiseaux. Si un élevage est atteint, il y a un fort taux de contamination , voire de mortalité. C’est pourquoi de nombreux élevages ont été abattus ces dernières années, afin de protéger les autres élevages.
La grippe aviaire qui est présente sur le continent européen depuis 2016, est de type H5N8. Ce 26 novembre 2020, un foyer d’inlfuenza de type H5N5 a été découvert dans un élevage de poulets de chair. Tous les animaux ont dû être abattus, et les mesures de nettoyage et désinfection ont été prises pour l’assainir. En plus de cela, un périmètre de 3 km de zone de protection, et de 10 km de surveillance, ont été mis en place autour de l’élevage; des mesures supplémentaires sont prises pour ces périmètres.
L’Afsca garantit qu’il n’y a pas de présence du virus Influenza aviaire dans la chaine alimentaire. De nombreux contrôles sanitaires dans les élevages, les abattoirs et opérateurs de transformation, assurent la sécurité de la chaine alimentaire. L’ensemble des produits issus de nos élevages de volailles sont donc sans danger, aussi bien les oeufs que la viande.
A ce jour, aucun cas de virus de type influenza A tel que celui qui circule en ce moment en Europe, n’a été constaté sur l’homme. Le risque pour les humains de contracter le virus issu de cette souche est considéré comme vraiment très bas, voire nul.
Bon à savoir : Les maladies infectieuses qui se transmettent naturellement de l’animal à l’homme s’appellent des zoonoses.
Pour le Comité scientifique de l’AFSCA, il n’y a aucune indication à l’heure actuelle de risque zoonotique associé aux souches de H5Nx qui pourraient être présentes sur le territoire belge. Cependant, le Comité scientifique souligne la nécessité de respecter un maximum de mesures de biosécurité élémentaire (préventives) lors des manipulations d’oiseaux (qu’ils soient sauvages ou domestiques) suspects ou confirmés infectés par un H5Nx. Il s’agit de mesures permettant également de limiter le risque de propagation en faune sauvage ou dans le secteur des volailles domestiques.
Pour aller plus loin : consultez le document scientifique « Outbreaks of highly pathogenic avian influenza A(H5N8) in Europe«
Le 14 novembre, le Ministre Fédéral en charge de l’Agriculture, sur recommandation de l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaine Alimentaire (AFSCA), a également obligé les particuliers et éleveurs amateurs, à protéger leurs oiseaux et volailles. L’objectif étant de limiter la propagation du virus sur le territoire.
Le 9 décembre, un foyer de type H5N5 a été découvert chez un particulier en Province de Namur. Cela montre que le virus circule également chez les oiseaux sauvages ailleurs qu’en Flandre. Le risque d’une contamination de l’environnement autour de n’importe quel poulailler en Belgique est donc réel.
Voici sur le site de l’AFSCA toutes les informations et la liste des mesures à respecter par les particuliers : http://www.favv-afsca.be/professionnels/productionanimale/santeanimale/grippeaviaire/situationbelgique.asp
Les oiseaux migrateurs et de type basse-cour, volailles, canards et aquatiques sont les plus sensibles au virus. Bien qu’il semblerait que le virus soit moins fort, il peut aussi affecter tout type d’oiseau comme les moineaux, pigeons etc. Aucun volatile n’est à l’abri.
D’ailleurs, il ne faut surtout pas toucher un oiseau mort. En cette période, si vous vous trouvez face à plusieurs cadavres d’oiseaux dans une zone restreinte, il convient de le signaler rapidement aux autorités communales.
En savoir plus sur la mortalité chez les oiseaux sauvages: http://www.afsca.be/professionnels/productionanimale/santeanimale/grippeaviaire/oiseauxsauvages.asp
Les professionnels protègent leurs élevages et respectent depuis un certain temps déjà de nombreuses normes et protections : confinement des élevages, désinfection, pédiluves, interdiction de visiteurs extérieurs, registre de visite, interdiction de desserrage…
Dès le début de l’automne, les autorités ont rapidement appelé les éleveurs professionnels de volailles à mettre en place des mesures de biosécurité pour protéger leurs élevages.
Les professionnels ont depuis dû adopter de nouvelles mesures, compte tenu des zones tampons mises en place autour des 2 foyers détectés.
En savoir plus sur les mesures obligatoires pour les professionnels :
http://www.afsca.be/professionnels/productionanimale/santeanimale/grippeaviaire/mesures.asp
Sources:
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