[Chiffres clés] L’élevage ovin en Wallonie
L’élevage ovin a le vent en poupe depuis quelques années en Wallonie. Le cheptel augmente et les éleveurs se professionnalisent. L’objectif de développement de la filière ovine wallonne est d’atteindre 35% d’auto approvisionnement en viande d’agneau et 20% en lait de brebis.
Un éleveur ovin est considéré comme professionnel lorsqu’il a un troupeau d’au moins 30 femelles de plus de 6 mois. L’élevage ovin est caractérisé par une majorité d’éleveurs hobbyistes (troupeau < 30 femelles de plus de 6 mois), en effet, en 2022, ceux-ci sont au nombre de 5172 en Wallonie, dont plus de 80% ont moins de 10 brebis.
Quelques chiffres clés sur cette filière méconnue (année 2022)
- Entre 2015 et 2022, le nombre d’éleveurs professionnels en Wallonie a augmenté de 35% atteignant 587 éleveurs.
- Entre 2015 et 2022, le nombre de brebis élevées par un éleveur professionnel wallon a augmenté de 45% atteignant 55.966 têtes.
- En 2022, en Wallonie, la taille moyenne du troupeau est de 95 brebis.
- 20% du cheptel wallon est certifié bio.
- 90,3% des élevages wallons sont des élevages viandeux, 4,4% des élevages laitiers et 5,3% des élevages sans production alimentaire (réserves naturelles, entretien des paysages, …).
- En Wallonie, l’élevage ovin est fort lié à l’herbe et donc est surtout localisé dans les zones de prairies : 33% des brebis sont localisées dans la Province de Luxembourg.
- Sur la période 2016 – 2022, les abattages belges se sont tassés de 32,3% avec une perte de 45 800 abattages, mais avec une redistribution des abattages selon les Régions. Cette redistribution est liée aux évolutions de la législation, notamment en termes d’abattages rituels, au renforcement de la filière wallonne et à la concentration des outils d’abattage. En Wallonie, la croissance des abattages entre 2016 et 2022 est de 213% soit une multiplication par plus de 3 passant de 14 500 à 45 600 têtes.
- En 2022, les Belges ont mangé 1,17 kg équivalent carcasse soit moins que la moyenne européenne. Sur le moyen terme, cette consommation montre une tendance à la baisse.
- En 2021, la filière ovine belge a atteint un taux d’auto-suffisance de 21,5% pour retomber à 13,9% en 2022. Cette baisse au niveau belge est liée à la diminution du cheptel en Flandre (-2% depuis 2016) combinée à une augmentation de la consommation par habitant (+116g/habitant entre 2021 et 2022).
Quel futur pour la filière ?
L’objectif principal de la filière ovine wallonne reste de multiplier par 3 la production de 2015 pour 2030. Cela se fera comme prévu par la formation des éleveurs mais également du reste de la filière comme les tondeurs, les abatteurs, les découpeurs, la diversification bovin – ovin, par l’amélioration des structures de l’aval de la filière, par l’organisation de filières de commercialisation, par le maintien d’un encadrement technique suffisant, etc.
La filière n’est pas en reste concernant les défis d’avenir. Le loup est une menace majeure pour le développement de la filière et pour son acceptation par la population. L’accès au foncier n’est pas une problématique uniquement réservée aux bergers mais les limite eux aussi. Le manque de valorisation des co-produits de l’élevage comme la laine, le cuir, la lanoline, le 5ème quartier, etc. est un frein au développement de revenus pour les éleveurs. L’érosion des outils d’abattages augmente les temps de trajets des animaux vifs. Enfin, les évolutions législatives peuvent ruiner, en quelques mois, les efforts accomplis depuis de nombreuses années. Une attention permanente pour l’ensemble de ces sujets est à maintenir pour pouvoir continuer de dire que les ovins attirent des jeunes en agricultures et nourrit localement les populations.
Le chemin parcouru est déjà impressionnant. Mais ce n’est que le début de cette longue aventure du développement de la filière ovine. Le travail est là, il ne reste plus qu’à l’accomplir pour souhaitons-le, arriver un jour à l’autonomie en produits ovins sur notre territoire.
Tout savoir sur l’élevage des moutons et la production de viande d’agneau
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