[Chiffres-clé] Comment se caractérise l’élevage ovin en Wallonie ?

texel

A propos du secteur ovin

Un grand nombre d’animaux reproducteurs sont issus de croisements de plusieurs races.

Races courantes en Wallonie :

  • Mouton Charolais, Texel culard, Mouton Vendéen, Texel « français », Suffolk, Ardennais Roux, Lacaune, Ile-de-France, Romane…

Les races locales menacées :

  • Ardennais Roux, Ardennais Tacheté, Entre-Sambre-et-Meuse, Mergelland, Laitier belge

L’élevage ovin wallon professionnel est principalement axé sur la production de viande et l’entretien des réserves naturelles. Seuls 14 éleveurs ont une vocation laitière (1755 brebis). ¼ des producteurs sont en bio.

En 5 ans, le nombre d’éleveurs professionnels a été multiplié par 1,4 passant de 320 en 2010 à 459 éleveurs en 2015. Quant au nombre de brebis, il a été multiplié par 1,6 sur la même période. Cette augmentation du cheptel ovin professionnel est liée à une nouvelle prime couplée ovine (depuis 2015) mais aussi à un intérêt grandissant des jeunes agriculteurs.

La production indigène wallonne n’assure que de l’ordre de 13 % de la consommation de viande ovine de la région. Celle-ci doit importer annuellement environ 23.000 tonnes équivalent carcasse pour satisfaire sa consommation. Seuls 20 % des ovins élevés en Wallonie y sont abattus. En production laitière, la Wallonie est caractérisée par un taux d’auto-approvisionnement estimé à moins de 10 %.

Pourquoi développer la filière en Wallonie ?

L’avenir du secteur ovin

Le mouton est loin d’être une tradition en Wallonie. Pourtant, la production tend à se développer depuis la dernière décennie. La Wallonie présente en effet le plus faible taux d’auto-approvisionnement européen en viande ovine, ce qui laisse entrevoir de sérieuses marges de développement qui séduisent les jeunes producteurs wallons : 59% des éleveurs ovins professionnels sont âgés de moins de 55 ans, 15% étant même âgés de moins de 35 ans.

Au niveau de l’Europe, en suite au Forum sur l’avenir du secteur européen de la viande ovine, une feuille de route pour la mise en œuvre de la politique de l’UE en matière de viande dans le secteur ovin a été adoptée par le Conseil agricole du 23 janvier 2017. Elle formule deux recommandations prioritaires :

  1. un fort soutien aux producteurs par le biais des paiements directs dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC)
  2. la reconnaissance du rôle clé de l’élevage ovin dans la protection de l’environnement, en envisageant un nouveau paiement environnemental.

Toujours au niveau de l’Europe, le Parlement a adopté le 3 mai 2018 une Résolution sur la situation actuelle et les perspectives pour l’élevage ovin et caprin dans l’Union (2017/2117(INI)). Cette Résolution reprend différentes recommandations, en parallèle et en complément de celles rédigées par le Forum, entre autres en faveur du développement de l’élevage ovin sur le territoire européen.
Ces recommandations portent sur la promotion et l’innovation, sur les bonnes pratiques, sur l’amélioration des marchés, sur le Brexit et les accords commerciaux dans ce cadre, sur les aspects sanitaires, sur les prédateurs, sur les abattoirs, sur la formation, ainsi qu’en faveur d’un meilleur soutien au secteur.

Développement de la filière ovine laitière

Au-delà de la production de viande qui constitue la majorité de l’économie de la filière ovine wallonne, l’existence d’une demande pour le lait de brebis ainsi que pour la gestion des espaces verts (réserves naturelles, écopâturage) est à souligner. Les axes de développement de la filière ovin viande proposées par le Plan Stratégique soutiennent également le développement de la filière ovine laitière, que ce soit indirectement ou directement puisque la filière ovine laitière découle d’une spéculation majoritairement mixte (production de viande et de lait).

La production ovine wallonne représente un potentiel d’agriculture écologiquement intensive en regard de :

Selon nos estimations, la Wallonie compte 19 éleveurs ovins laitiers professionnels détenant au total près de 2000 brebis
  • La complémentarité avec les productions de grandes cultures (valorisation de ressources fourragères inexploitées (cultures dérobées) et apports agronomiques (fertilisation, qualité du sol)) et bovine (valorisation des refus, réduction du parasitisme gastro-intestinal et production de davantage d’UGB à l’hectare). Ces complémentarités permettent d’accroître les performances économiques, environnementales et sociales des systèmes agricoles impliqués. Au niveau social, au-delà du développement de relations entre différentes catégories d’agriculteurs, pointons l’atout du travail saisonnier modulable permis par certains systèmes ovins.
  • Son potentiel de réduction de l’usage de produits phytosanitaires ou de la mécanisation par la destruction animale (pâturage des cultures dérobées, écopâturage, entretien des réserves naturelles)

Les différentes filières ovines

Enfin, à l’heure où la population agricole est en forte décroissance, la spéculation ovine offre un potentiel de connexion du « hors-cadre familial » au monde de l’élevage. Ainsi, nombre d’éleveurs sont professionnellement pluriactifs, un profil leur permettant d’apporter des compétences externes au secteur ovin ainsi qu’une certaine ouverture d’esprit sur la société non-agricole.
Malgré tous ces potentiels, il s’agit à l’heure actuelle d’une filière non structurée dont le marché répond principalement à la loi de l’œuf et de la poule : « trop peu d’agneaux donc trop peu d’organisation commerciale et trop peu d’organisation commerciale donc trop peu d’agneaux ». Et le maintien voire le renforcement du développement de la spéculation ovine nécessite d’être accompagné de perspectives de marché.
Il est également à noter que pour professionnaliser le secteur, il est important de bien distinguer les approches pour les 3 filières ovines qui ont chacune leurs spécificités propres :

  1. viande
  2. lait
  3. gestion des espaces.

En effet, il n’est pas évident de répondre à la demande de la filière viande avec la viande produite par les filières lait et gestion des espaces. Également, le développement de la filière viande demande de ne pas considérer distinctement la production conventionnelle de la
production biologique.

Une quatrième filière émane de la production ovine : la filière laine ; toutefois, étant donné l’impact actuel et potentiel de l’économie de cette filière pour le secteur primaire, elle ne constitue pas un axe de développement pour le secteur ovin wallon.

L’engouement et les opportunités actuelles sont autant d’éléments qui doivent permettre de transformer les contraintes actuelles en de nouvelles opportunités pour les producteurs wallons dans le cadre d’une activité qui peut être rémunératrice pour l’ensemble des acteurs de la filière.

Tout savoir sur l’élevage des moutons et la production de viande d’agneau

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